Dans une décision historique qui pourrait remodeler l'avenir des programmes de citoyenneté par investissement (CBI) dans les Caraïbes, le Premier ministre Terrance Drew a annoncé que Saint-Kitts-et-Nevis exigera désormais que tous les futurs demandeurs de CBI passent au moins 30 jours physiquement présents dans la fédération avant d'obtenir la citoyenneté. Cette mesure marque un écart significatif par rapport au modèle traditionnel "investissement uniquement" qui a longtemps défini les programmes CBI lucratifs de la région.
Une nouvelle ère pour le programme CBI de Saint-Kitts-et-Nevis
Pendant des décennies, Saint-Kitts-et-Nevis a été un pionnier dans l'industrie du CBI, offrant depuis 1984 l'un des programmes de citoyenneté économique les plus recherchés au monde. Le programme permettait aux personnes fortunées d'obtenir un deuxième passeport en échange d'un investissement immobilier ou d'une contribution directe au Fonds de contribution pour un État insulaire durable (SISC), sans aucune exigence de résidence.
Cependant, selon les nouvelles réglementations annoncées par le PM Drew, les demandeurs doivent désormais prouver 30 jours de présence physique dans le pays avant que leur citoyenneté ne soit finalisée. Ce changement s'aligne sur la pression internationale croissante, en particulier de l'UE et de l'OCDE, qui ont critiqué les programmes de "passeport contre argent" pour les risques potentiels liés à la sécurité, à l'évasion fiscale et au blanchiment d'argent.
Pourquoi ce changement soudain de politique ?
La décision intervient dans un contexte de surveillance accrue des organismes de réglementation mondiaux. L'Union européenne a menacé à plusieurs reprises de supprimer l'accès sans visa pour les nations CBI, tandis que le Trésor américain a exprimé des préoccupations concernant les flux financiers illicites. En introduisant des exigences de résidence, Saint-Kitts-et-Nevis vise à :
- Renforcer la diligence raisonnable en s'assurant que les demandeurs ont un lien véritable avec le pays
- Se conformer aux normes internationales pour éviter des sanctions ou des restrictions de visa
- Passer à une "citoyenneté par lien véritable", un concept promu par l'UE
Réactions de l'industrie : réponses mitigées des investisseurs et experts
L'annonce a suscité des réactions diverses :
- Investisseurs et agents : Certains agents CBI craignent que la nouvelle règle ne dissuade les demandeurs qui préféraient le programme pour sa rapidité et sa commodité. "L'attrait des Caraïbes était son modèle sans résidence. Cela pourrait pousser les clients vers des alternatives comme Dominique ou Vanuatu", a déclaré un consultant en immigration basé à Dubaï.
- Défenseurs de la conformité : Les experts en lutte contre le blanchiment d'argent saluent cette initiative. "C'est un pas vers la légitimité. Le CBI ne devrait pas se résumer à acheter un passeport", a noté un analyste en criminalité financière.
- Programmes concurrents : D'autres nations des Caraïbes (Antigua-et-Barbuda, Grenade, Sainte-Lucie) pourraient emboîter le pas pour éviter le blacklisting de l'UE.

Qu'est-ce que cela signifie pour les futurs demandeurs ?
Les investisseurs potentiels doivent désormais :
- Visiter Saint-Kitts-et-Nevis pendant au moins 30 jours (consécutifs ou en plusieurs voyages)
- Fournir une preuve de séjour (reçus d'hôtel, factures de services publics ou tampons d'immigration)
- Maintenir une conformité plus stricte avec des contrôles de diligence raisonnable mis à jour
Les seuils d'investissement (actuellement 250 000 $ pour l'immobilier ou 250 000 $ pour le fonds SISC) restent inchangés, mais les délais de traitement pourraient augmenter en raison des nouvelles étapes de vérification.
Implications mondiales : d'autres nations CBI suivront-elles ?
La décision de Saint-Kitts-et-Nevis pourrait créer un précédent :
- Programmes CBI des Caraïbes : Antigua, Grenade et Sainte-Lucie pourraient adopter des règles similaires pour préserver l'accès sans visa Schengen de l'UE
- Visas dorés européens : Le Portugal, la Grèce et Malte ont déjà resserré leurs régimes d'investissement liés à la résidence
- Moyen-Orient et Asie : Le visa doré des Émirats arabes unis et le programme de résidence élite de la Thaïlande restent attrayants pour ceux qui cherchent de la flexibilité
Conclusion : un tournant pour la citoyenneté économique ?
L'exigence de résidence de Saint-Kitts-et-Nevis marque un nouveau chapitre pour les programmes CBI dans le monde. Bien que cela puisse ralentir les demandes à court terme, cela pourrait également légitimer l'industrie face aux exigences réglementaires croissantes.
Pour l'instant, les investisseurs qui souhaitent obtenir un deuxième passeport doivent peser les avantages des voyages sans visa contre les nouveaux obstacles logistiques. Une chose est claire : l'ère de la "citoyenneté instantanée" touche à sa fin.
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